Ton avis sur la campagne des Bleus à l’Euro ?
Une campagne intelligemment gérée par le coach. Il a fait en sorte de ne pas mettre de pression sur les joueurs. D’une part, en ne nommant aucun capitaine fixe dès lors qu’il a pris ses fonctions. Et puis, il a su mettre en rang onze joueurs d’égal à égal. Il y aura eu beaucoup de victoires, une seule défaite, de la stabilité dans le groupe. Il a créé une famille, un peu dans l’esprit de 98, en sélectionnant des joueurs et en faisant attention à ce qu’ils aient des affinités les uns avec les autres. Ce qui a donné aux joueurs l’envie d’avancer pour l’autre. Plus que du talent, il faut un état d’esprit pour gagner. Et puis la politique de Laurent Blanc a permis à certains joueurs de s’affirmer. Je pense à Samir Nasri ou Karim Benzema. Philippe Mexès aussi qui, selon moi, a vraiment bénéficié du changement. Il était promis depuis huit ans à une carrière en sélection et il a enfin trouvé son aise dans le groupe.
Tu es passé brièvement par Arsenal. Ton point de vue sur le centre de formation ?
Un centre où il y a beaucoup d’humilité. La première chose qui m’a marqué là-bas : il fallait nettoyer les crampons des pros. T’avais une paire de crampons tout crades dans ton casier et il fallait les rendre propre tous les jours, à chaque entraînement. C’était le lot de tous les jeunes joueurs qui arrivaient. Aussi, dans le self dans lequel on mangeait, tout le monde était là. On pouvait déjeuner en même temps que les pros. A mon époque, il y avait Nicolas Anelka, Patrick Vieira, Bergkamp, Overmars, Tony Adams le taulier, Rémi Garde, etc. Le jour de mon arrivée là-bas, c’était le lendemain de la finale du Charity Shield, Arsenal venait de battre Manchester United. A table, le sujet principal portait sur le carton rouge de Beckham reçu peu de temps avant pendant la coupe du monde (Huitième de finale contre l’Argentine 1998, ndlr).
En formant sans cesse, Wenger a-t-il adopté la bonne méthode ?
Dans une carrière, tout ce que l’on retient, ce sont les titres. Dans une finale, on ne retient pas ceux qui ont le mieux joué mais ceux qui ont gagné. Arsène est victime de cette politique, on ne retient pas la mentalité qu’il essaie de créer dans le football. Alors que si on regarde le nombre de joueurs qu’il a révélés… Pour chaque génération, il en a sorti un très grand : Anelka, Henry, Fabregas, etc. Arsène sait guider les joueurs, prendre les qualités brutes d’un joueur et les mettre à bon escient. Pour moi, Arsenal n’est pas un club à titres mais un club de formation. Si aujourd’hui, tu veux être un club à titres, prends des investisseurs qataris, comme à City, au PSG, à Chelsea. Soit tu arrives avec une politique comme celle-là assez dévastatrice et tu peux prétendre à gagner des titres, soit tu restes un club normal et tu te contentes de ce que t’as. Et puis pour Arsenal, la construction de l’Emirates a coûté cher et a paralysé les dépenses du club pendant un bon moment.
Le point commun entre le business du foot et celui de la musique ? Le foot rapporte plus avec les publicitaires ! Parfois dans la musique, on est plus populaires que des joueurs de foot mais on gagne beaucoup moins. C’est dû au fait que le foot est beaucoup plus populaire, plus ouvert. C’est le langage du pied, il dépasse plus facilement les frontières. Tu peux te retrouver plus vite en Espagne, en Italie… Un autre point commun entre la musique et le foot : l’hygiène de vie. Quand je monte sur scène, je me dépense entre 1h30 et 2h, un peu comme dans le football. Pour moi, c’est important de ne pas fumer, de ne pas boire, de garder une constance pour être compétent face au public. Et ça, ce sont des choses que j’ai essayé de retirer de ma « petite » carrière de footballeur. Avoir un corps sain, un esprit sain pour avoir les idées claires.
Tu es d’origine sénégalaise. Quid des Lions de la Teranga ?
Je connais beaucoup de joueurs de la sélection. Camara est quelqu’un qui a joué avec moi au Red Star, à Saint-Ouen. Je suis en bon contact avec les joueurs de l’équipe. On parle beaucoup ensemble. Avant certains matches, j’essaie de les motiver pour les aider à faire des résultats. Pour que le Sénégal revienne à un bon niveau. Il y a un bel effectif, c’est une équipe qui peut aller gagner la CAN. Ils ont les capacités et surtout l’état d’esprit. C’est ce qui a fait défaut dans les dernières CAN du Sénégal. Ils avaient des problèmes de collectif. Maintenant, ils se comprennent beaucoup mieux. Ils partent en vacances ensemble, ils ont une certaine complicité et une envie de jouer pour l’autre.
Tu supportes une équipe de L1 ?
J’aime bien l’OM, et j’aime aussi le PSG. Ça peut paraître paradoxal mais j’aime bien le PSG de cette année et Marseille pour l’histoire, la grande épopée : 91, 92, 93. JPP, Waddle, Boli, Sauzée, Pelé, Angloma, etc. J’aimais bien le melting pot qu’il y avait à Marseille. A Paris, c’est un peu pareil, une période m’a marqué, celle des Ricardo, Ginola, Kombouaré, Roche, Valdo !
Sefyu et les jeux vidéo ?
FIFA ! Et je préfère prendre des petites équipes. Ces derniers temps, j’ai beaucoup joué avec Villarreal…
En 2007, tu disais regretter ta carrière de footballeur. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui j’ai mûri, j’ai grandi un peu plus. Je me dis qu’il ne faut pas avoir de regrets. Après, il est vrai que ma passion première fût le football, et ça le restera. Aujourd’hui encore, je passe beaucoup de temps à écouter les radios de foot, à aller au stade. Je suis allé voir France/Albanie récemment au Stade de France. A la fin du match, j’ai pu échanger avec les joueurs dont Loïc Rémy ou Yann M’Vila. Lorsque l’on est éloigné de certaines choses, on a tendance à vouloir s’en rapprocher. Après, je ne regrette pas du tout ma carrière d’artiste. J’aime ce que je fais. Et puis aujourd’hui, on a la chance d’avoir des footballeurs qui écoutent beaucoup de musique. Nous, artistes, regardons aussi beaucoup de matches. Au final, nous sommes donc très liés.
Une campagne intelligemment gérée par le coach. Il a fait en sorte de ne pas mettre de pression sur les joueurs. D’une part, en ne nommant aucun capitaine fixe dès lors qu’il a pris ses fonctions. Et puis, il a su mettre en rang onze joueurs d’égal à égal. Il y aura eu beaucoup de victoires, une seule défaite, de la stabilité dans le groupe. Il a créé une famille, un peu dans l’esprit de 98, en sélectionnant des joueurs et en faisant attention à ce qu’ils aient des affinités les uns avec les autres. Ce qui a donné aux joueurs l’envie d’avancer pour l’autre. Plus que du talent, il faut un état d’esprit pour gagner. Et puis la politique de Laurent Blanc a permis à certains joueurs de s’affirmer. Je pense à Samir Nasri ou Karim Benzema. Philippe Mexès aussi qui, selon moi, a vraiment bénéficié du changement. Il était promis depuis huit ans à une carrière en sélection et il a enfin trouvé son aise dans le groupe.
Tu es passé brièvement par Arsenal. Ton point de vue sur le centre de formation ?
Un centre où il y a beaucoup d’humilité. La première chose qui m’a marqué là-bas : il fallait nettoyer les crampons des pros. T’avais une paire de crampons tout crades dans ton casier et il fallait les rendre propre tous les jours, à chaque entraînement. C’était le lot de tous les jeunes joueurs qui arrivaient. Aussi, dans le self dans lequel on mangeait, tout le monde était là. On pouvait déjeuner en même temps que les pros. A mon époque, il y avait Nicolas Anelka, Patrick Vieira, Bergkamp, Overmars, Tony Adams le taulier, Rémi Garde, etc. Le jour de mon arrivée là-bas, c’était le lendemain de la finale du Charity Shield, Arsenal venait de battre Manchester United. A table, le sujet principal portait sur le carton rouge de Beckham reçu peu de temps avant pendant la coupe du monde (Huitième de finale contre l’Argentine 1998, ndlr).
En formant sans cesse, Wenger a-t-il adopté la bonne méthode ?
Dans une carrière, tout ce que l’on retient, ce sont les titres. Dans une finale, on ne retient pas ceux qui ont le mieux joué mais ceux qui ont gagné. Arsène est victime de cette politique, on ne retient pas la mentalité qu’il essaie de créer dans le football. Alors que si on regarde le nombre de joueurs qu’il a révélés… Pour chaque génération, il en a sorti un très grand : Anelka, Henry, Fabregas, etc. Arsène sait guider les joueurs, prendre les qualités brutes d’un joueur et les mettre à bon escient. Pour moi, Arsenal n’est pas un club à titres mais un club de formation. Si aujourd’hui, tu veux être un club à titres, prends des investisseurs qataris, comme à City, au PSG, à Chelsea. Soit tu arrives avec une politique comme celle-là assez dévastatrice et tu peux prétendre à gagner des titres, soit tu restes un club normal et tu te contentes de ce que t’as. Et puis pour Arsenal, la construction de l’Emirates a coûté cher et a paralysé les dépenses du club pendant un bon moment.
Le point commun entre le business du foot et celui de la musique ? Le foot rapporte plus avec les publicitaires ! Parfois dans la musique, on est plus populaires que des joueurs de foot mais on gagne beaucoup moins. C’est dû au fait que le foot est beaucoup plus populaire, plus ouvert. C’est le langage du pied, il dépasse plus facilement les frontières. Tu peux te retrouver plus vite en Espagne, en Italie… Un autre point commun entre la musique et le foot : l’hygiène de vie. Quand je monte sur scène, je me dépense entre 1h30 et 2h, un peu comme dans le football. Pour moi, c’est important de ne pas fumer, de ne pas boire, de garder une constance pour être compétent face au public. Et ça, ce sont des choses que j’ai essayé de retirer de ma « petite » carrière de footballeur. Avoir un corps sain, un esprit sain pour avoir les idées claires.
Tu es d’origine sénégalaise. Quid des Lions de la Teranga ?
Je connais beaucoup de joueurs de la sélection. Camara est quelqu’un qui a joué avec moi au Red Star, à Saint-Ouen. Je suis en bon contact avec les joueurs de l’équipe. On parle beaucoup ensemble. Avant certains matches, j’essaie de les motiver pour les aider à faire des résultats. Pour que le Sénégal revienne à un bon niveau. Il y a un bel effectif, c’est une équipe qui peut aller gagner la CAN. Ils ont les capacités et surtout l’état d’esprit. C’est ce qui a fait défaut dans les dernières CAN du Sénégal. Ils avaient des problèmes de collectif. Maintenant, ils se comprennent beaucoup mieux. Ils partent en vacances ensemble, ils ont une certaine complicité et une envie de jouer pour l’autre.
Tu supportes une équipe de L1 ?
J’aime bien l’OM, et j’aime aussi le PSG. Ça peut paraître paradoxal mais j’aime bien le PSG de cette année et Marseille pour l’histoire, la grande épopée : 91, 92, 93. JPP, Waddle, Boli, Sauzée, Pelé, Angloma, etc. J’aimais bien le melting pot qu’il y avait à Marseille. A Paris, c’est un peu pareil, une période m’a marqué, celle des Ricardo, Ginola, Kombouaré, Roche, Valdo !
Sefyu et les jeux vidéo ?
FIFA ! Et je préfère prendre des petites équipes. Ces derniers temps, j’ai beaucoup joué avec Villarreal…
En 2007, tu disais regretter ta carrière de footballeur. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui j’ai mûri, j’ai grandi un peu plus. Je me dis qu’il ne faut pas avoir de regrets. Après, il est vrai que ma passion première fût le football, et ça le restera. Aujourd’hui encore, je passe beaucoup de temps à écouter les radios de foot, à aller au stade. Je suis allé voir France/Albanie récemment au Stade de France. A la fin du match, j’ai pu échanger avec les joueurs dont Loïc Rémy ou Yann M’Vila. Lorsque l’on est éloigné de certaines choses, on a tendance à vouloir s’en rapprocher. Après, je ne regrette pas du tout ma carrière d’artiste. J’aime ce que je fais. Et puis aujourd’hui, on a la chance d’avoir des footballeurs qui écoutent beaucoup de musique. Nous, artistes, regardons aussi beaucoup de matches. Au final, nous sommes donc très liés.
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