Comme l’année dernière, supporters parisiens et marseillais regarderont les chocs à l’extérieur, entre l’OM et le PSG, depuis les bars de leur ville respective. Et comme en 2010, la décision est venue directement du ministère de l’intérieur. La Ligue et les pouvoirs publics se défaussent et les supporters s’estiment, encore une fois, lésés...
L’embargo est définitivement tombé le 10 novembre dernier, annoncée d’abord par Antoine Boutonnet, chef de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), puis justifié par un communiqué du ministère de l’intérieur : « Cette décision est motivée par les risques réels de troubles à l’ordre public, les incidents dramatiques de fin 2009 et début 2010 qui avaient entouré les rencontres entre ces deux équipes étant encore très présents dans les esprits », surtout qu’en 2010, les supporters marseillais n’étaient pas à Paris… Mais les rumeurs persistantes, tout au long du mois d’octobre, d’un remake des interdictions de l’année dernière, ne laissaient guère espérer une autre issue. Pouvoirs publics et LFP se sont renvoyé la balle pour finalement choisir la solution de facilité, sans prendre la peine d’associer les supporters aux discussions. L’OM comme le PSG « prennent acte » d’une décision pour laquelle ils n’ont, de toute façon, pas tellement le choix. Mais si le club de la capitale n’entretient pas de bonnes relations avec ses supporters en déplacement, les Phocéens en meilleurs termes avec leurs ultras « regrettent vivement qu’il faille attendre une année de plus pour remonter à Paris avec [leurs] supporters ». Et d’ajouter qu’ils mettront tout en œuvre pour que ce soit la dernière fois. Pendant ce temps les ultras parisiens ont réservé les bars dans lesquels ils se retrouveront dimanche soir.
Niçois, Stéphanois, Grecs de l’Olympiakos mais pas de Parisiens
« Je croyais pourtant que le problème de la violence était réglé au Parc des Princes, alors pourquoi on interdit le déplacement des supporters parisiens à Marseille ? » s’étonne, un brin ironique, un ancien leader des Lutece Falco. « On nous fait la leçon partout dans les médias pour dire que le Parc des Princes est désormais assagi, et pourtant, on ne peut pas accueillir son public ? », renchérit Franck Peyronel, un des responsables des South Winners. Les pouvoirs publics, eux, se retranchent derrière les travaux actuels du Vélodrome, alléguant des problèmes de sécurité. Un argument qui fait sourire les supporters marseillais : « On peut accueillir les Niçois, les Stéphanois, plus de 1000 mecs de Dortmund, et les Grecs de l’Olympiakos avec qui on n’est pas du tout amis, mais pas quelques centaines de Parisiens », raille Franck Peyronel. D’autant que les ultras de la Gate 7 de l’Olympiakos, qui garnissaient le parcage mercredi soir, sont loin d’être des enfants de chœur. Selon Jérémy Laroche, responsable du collectif Liberté pour les abonnés (LPA), regroupant d’anciens membres d’Auteuil et de Boulogne, « la ligue et les pouvoirs publics ont clairement peur d’avoir la responsabilité de la moindre chose. Je suis curieux de voir comment ils vont gérer l’Euro 2016 avec des supporters de toute l’Europe, potentiellement dangereux ! ».
« Le silence comme seul moyen d’expression »
Face à une mesure jugée « vexatoire et punitive », le Commando Ultra et les South Winners, groupes marseillais du virage Sud, ont décidé de réagir et d’opposer leur silence lors d’une rencontre qui vaut au moins autant (sinon souvent plus) pour le spectacle en tribune que pour le terrain. « On sera dans le stade mais on fera pas ce qu’on attend de nous, pas d’animations, pas de chants, explique un responsable du Commando Ultras, cette rencontre alimente beaucoup le business et à côté de ça on veut plus nous voir. Notre seul moyen de défense c’est de nous taire, nos chants seront à l’image de nos libertés dans les stades !» Les supporters marseillais veulent faire de ce match le symbole de la lutte contre la répression. Et attirer l’attention sur la stigmatisation des supporters « alors que sans nous le football et ses stades seraient sans âme ». Le défaut des autorités et la justification apportée passent mal. «Ne pas avoir la liberté de se déplacer comme on veut et être considéré comme une personne foncièrement mauvaise, je trouve ça très triste », déplore Jérémy Laroche. Normalement seul le code de la route restreint la liberté de circulation
L’embargo est définitivement tombé le 10 novembre dernier, annoncée d’abord par Antoine Boutonnet, chef de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), puis justifié par un communiqué du ministère de l’intérieur : « Cette décision est motivée par les risques réels de troubles à l’ordre public, les incidents dramatiques de fin 2009 et début 2010 qui avaient entouré les rencontres entre ces deux équipes étant encore très présents dans les esprits », surtout qu’en 2010, les supporters marseillais n’étaient pas à Paris… Mais les rumeurs persistantes, tout au long du mois d’octobre, d’un remake des interdictions de l’année dernière, ne laissaient guère espérer une autre issue. Pouvoirs publics et LFP se sont renvoyé la balle pour finalement choisir la solution de facilité, sans prendre la peine d’associer les supporters aux discussions. L’OM comme le PSG « prennent acte » d’une décision pour laquelle ils n’ont, de toute façon, pas tellement le choix. Mais si le club de la capitale n’entretient pas de bonnes relations avec ses supporters en déplacement, les Phocéens en meilleurs termes avec leurs ultras « regrettent vivement qu’il faille attendre une année de plus pour remonter à Paris avec [leurs] supporters ». Et d’ajouter qu’ils mettront tout en œuvre pour que ce soit la dernière fois. Pendant ce temps les ultras parisiens ont réservé les bars dans lesquels ils se retrouveront dimanche soir.
Niçois, Stéphanois, Grecs de l’Olympiakos mais pas de Parisiens
« Je croyais pourtant que le problème de la violence était réglé au Parc des Princes, alors pourquoi on interdit le déplacement des supporters parisiens à Marseille ? » s’étonne, un brin ironique, un ancien leader des Lutece Falco. « On nous fait la leçon partout dans les médias pour dire que le Parc des Princes est désormais assagi, et pourtant, on ne peut pas accueillir son public ? », renchérit Franck Peyronel, un des responsables des South Winners. Les pouvoirs publics, eux, se retranchent derrière les travaux actuels du Vélodrome, alléguant des problèmes de sécurité. Un argument qui fait sourire les supporters marseillais : « On peut accueillir les Niçois, les Stéphanois, plus de 1000 mecs de Dortmund, et les Grecs de l’Olympiakos avec qui on n’est pas du tout amis, mais pas quelques centaines de Parisiens », raille Franck Peyronel. D’autant que les ultras de la Gate 7 de l’Olympiakos, qui garnissaient le parcage mercredi soir, sont loin d’être des enfants de chœur. Selon Jérémy Laroche, responsable du collectif Liberté pour les abonnés (LPA), regroupant d’anciens membres d’Auteuil et de Boulogne, « la ligue et les pouvoirs publics ont clairement peur d’avoir la responsabilité de la moindre chose. Je suis curieux de voir comment ils vont gérer l’Euro 2016 avec des supporters de toute l’Europe, potentiellement dangereux ! ».
« Le silence comme seul moyen d’expression »
Face à une mesure jugée « vexatoire et punitive », le Commando Ultra et les South Winners, groupes marseillais du virage Sud, ont décidé de réagir et d’opposer leur silence lors d’une rencontre qui vaut au moins autant (sinon souvent plus) pour le spectacle en tribune que pour le terrain. « On sera dans le stade mais on fera pas ce qu’on attend de nous, pas d’animations, pas de chants, explique un responsable du Commando Ultras, cette rencontre alimente beaucoup le business et à côté de ça on veut plus nous voir. Notre seul moyen de défense c’est de nous taire, nos chants seront à l’image de nos libertés dans les stades !» Les supporters marseillais veulent faire de ce match le symbole de la lutte contre la répression. Et attirer l’attention sur la stigmatisation des supporters « alors que sans nous le football et ses stades seraient sans âme ». Le défaut des autorités et la justification apportée passent mal. «Ne pas avoir la liberté de se déplacer comme on veut et être considéré comme une personne foncièrement mauvaise, je trouve ça très triste », déplore Jérémy Laroche. Normalement seul le code de la route restreint la liberté de circulation
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