Ils ont déboulé comme des furies, une bouteille de champagne à la main, pour arroser les journalistes qui les attendaient en zone mixte. Adil Rami et Mickaël Landreau, en gamins, ont ouvert les festivités lilloises dans les couloirs du Parc des Princes, tandis que les Parisiens quittaient discrètement l'enceinte. Pour se faire pardonner, le défenseur central s'est présenté le premier face aux micros, en caleçon bleu, des étoiles plein les yeux : «J'ai ressenti quelque chose de grand. Je me suis dit : "enfin". La pression était énorme, on avait peur de passer à travers en 3-4 jours. En terme d'émotion, c'est magnifique. C'est encore plus fort ce soir que la Coupe, c'est trop beau. Maintenant, quand il y aura des articles sur bibi, il n'y aura plus marqué néant en face du palmarès. Il y aura marqué: "doublé"».
Et il est reparti dans le vestiaire, là où ça chantait (Rio Mavuba, «le fou» pour Moussa Sow), là où ça dansait (même le président Michel Seydoux), qui s'était vite livré aux médias avant de rejoindre ses troupes : «Ce n'est que du bonheur ! C'était un très beau match de foot, reconnaissait ce dernier. Cette soirée a été très longue. On a essayé, tout au long de la saison, de proposer du beau jeu pour le public et on est récompensés. Tant qu'on n'avait pas gagné de titre, on n'existait pas sur la carte. Maintenant, c'est fait». Un discours raisonné, et le sentiment d'une récompense méritée, comme le reconnaissait Franck Béria : «Il y avait des étapes sur cette fin de saison : assurer le podium, assurer une place en Ligue des champions, la bataille pour le titre. On a fait le boulot. Il faut tirer un coup de chapeau à toute l'équipe car au départ, on n'était pas partis pour ça. C'est magnifique. On a toujours su perpétuer notre travail, et quand on regarde les classements à chaque fin de saison, on passait des paliers. Vu tous les compliments qu'on reçoit, les SMS, même des autres équipes, on pense l'avoir mérité».
Moussa Sow, en route vers le titre de meilleur buteur avec ses 22 réalisations («Tout le groupe souhaite que je l'ai»), saluait le parcours accompli : «C'était une année difficile, on a rien lâché, et on a été récompensés», avant d'annoncer le programme de la suite de la nuit : «Ca va être fou». Au menu, répondre aux SMS de félicitations qui inondent les smartphones durant le retour sur Lille en car, «en espérant qu'ils aient prévu assez de champagne, vu comme on est partis» (Ludovic Obraniak), pour y danser toute la nuit en discothèque. Et Mathieu Debuchy de conclure, un grand sourire aux lèvres : «Ce qui est sûr, c'est qu'on ne va sûrement pas dormir !»
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