Dimanche dernier, le festival Rock d'Incourt, dans le Brabant Wallon, a été le théâtre d'une violente agression sur la personne d'un jeune garçon de quinze ans, par le rappeur français "La Fouine", invité pour l'événement. Après que le jeune festivalier, accompagné d'un ami, ait lancé une bouteille en plastique à moitié remplie d'eau en direction de la scène, sans atteindre le chanteur, ce dernier a lancé ses gardes du corps sur les deux garçons, afin de leur "niquer sa race", selon les propres termes du rappeur.
Une agression aussi violente que gratuite
Avant que le service de sécurité officiel n'ait eu le temps de réagir, les deux jeunes gens se sont vus emmenés par les gardes du corps, avant d'être copieusement tabassés à l'arrière de la scène. Et tandis que l'un des deux jeunes tente d'échapper à la bastonnade en courant en direction des membres de la sécurité, les gardes du corps n'ont pas hésité à s'en prendre à un gardien ainsi qu'à un policier, dans la rage d'attraper leur victime. Et le rappeur, loin de calmer le jeu, de commenter entre-temps à son public : "Ce soir la Fouine est venu vous donner que de l'amour, on ne va pas laisser deux ou trois petits merdeux nous emmerder la famille." Il faudra quatre policiers pour parvenir à maîtriser à coup de matraques les agresseurs déchaînés, laissant ainsi l'un des deux jeunes s'en sortir sain et sauf, tandis que l'autre saignait abondamment de l’oreille. Après leur méfait, les hommes de la Fouine se sont enfuis, tentant de dissimuler dans la foule des festivaliers. Heureusement, une vidéo de l’agression ainsi que le listing des membres du personnel de la Fouine permettra de ne laisser personne impuni.
Les organisateurs ne décolèrent pas
Le porte parole des organisateurs, Benoît Malevé, se dit encore choqué par cet "incident inacceptable" qui a entaché fortement le bon déroulement du festival : "L'utilisation de la violence et l'incitation à celle-ci n'est jamais une solution et RIEN ne justifiait en l'occurrence le comportement du chanteur et de ses proches, qui n'avaient AUCUN DROIT d'utiliser cette violence ni même d'interpeller ceux qui auraient (au conditionnel) jeté les bouteilles sur l'artiste."
Tenant à marquer la désapprobation la plus totale du Festival envers ce genre de violence, le porte-parole ajoute : " Si nous prônons le respect des artistes, bien évidemment, les propos tenus par le chanteur au moment des faits nous choquent également fortement et nous avons signifié notre totale condamnation de ces agissements au représentant du groupe en Belgique, qui partage notre point de vue et relaie cela vers l'agent de l'artiste en France." Le porte-parole se dit d’autant plus en colère que le rappeur n’a pas souhaité faire de communiqué, et que Sony tente d’étouffer l’affaire.
En ce qui concerne les reproche adressés à la sécurité du Festival, Benoît Malevé s’en défend, soulignant le caractère imprévisible de l’événement : " Tous les moyens nécessaires avaient été mis en place pour assurer une sécurité optimale, mais l'incident survenu ne pouvait raisonnablement être prévu par l'organisation, ni la firme de sécurité accréditée. Nous ne pouvions imaginer en effet de devoir surveiller l'équipe même d'une des têtes d'affiche de l'Urban Day. Si nous avions pu avoir connaissance des faits tels qu'ils se sont réellement déroulés, nous aurions par ailleurs donné l'injonction au groupe de quitter le site du Festival sans délai."
En outre, Benoît Malevé pointe l’irresponsabilité de l’entourage du chanteur : " L’efficacité de nos agents et de la police a permis de calmer les esprits, mais l’attitude irresponsable de l’entourage du chanteur aurait pu entrainer des problèmes plus sérieux encore. Les agents officiels et dûment accrédités sont d'ailleurs intervenus pour protéger les personnes malmenées par les proches du chanteur et un membre de notre service d'ordre a d'ailleurs reçu un coup, tout comme un policier en civil immédiatement intervenu. " Furieux, le porte parole du festival des Inc'rock avertit d’ores et déjà la Fouine des retombées qui l’attendent après un tel acte : " Nous envisagerons toute autre suite qui s’avèrerait adéquate, y compris judiciaire. Le Festival fait confiance en la justice pour les suites éventuelles qui pourront avoir lieu. " De quoi mettre du baume sur le cœur de la victime, qui n’a pas encore porté plainte, et à qui les organisateurs manifestent tout leur soutien : " Nous sommes désolés pour la jeune victime à qui nous souhaitons un prompt rétablissement et que nous encourageons à nous contacter au plus vite. "
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